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29 juin 2022Lors de son congrès des 20 et 21 mai derniers, la CSC wallonne a réaffirmé son engagement pour une société plus juste et plus durable. Coup de projecteur sur les lignes de force qui ont été adoptées en lien avec la transition juste.
Dans un contexte économique où les ressources s’épuisent, la CSC wallonne considère que la transition nécessaire de notre économie ne réussira que si elle est juste et si elle place l’humain au centre de ses préoccupations. Il faut donc que la Wallonie opte pour des investissements qui soient intelligents. L’ambition est de maintenir et de créer des emplois durables et de qualité en Wallonie, ce qui passe également par la réduction collective du temps de travail. En effet, le modèle ne doit plus se baser sur la croissance du PIB et doit pouvoir permettre de redistribuer le temps de travail afin de ne pas augmenter la productivité tout en allégeant le temps des uns pour en offrir à d’autres. Nous demandons donc à notre région d’aboutir à une politique industrielle qui s’inscrive pleinement dans la transition juste, sans pour autant tout miser sur les technologies dont nous ne disposons pas encore.
Par ailleurs, notre organisation syndicale a conscience que ce redéploiement économique post-pandémie aurait la capacité de créer des milliers d’emplois qui seraient au service de la transition, en permettant par ailleurs au travailleur.euses et citoyen.ennes d’alléger leur facture dans un monde où l’énergie et les biens de première nécessité sont de plus en plus chers. Par exemple, la rénovation énergétique des bâtiment peut créer de l’emploi tout en permettant aux citoyens d’être mieux isolés et donc de moins subir les hausses de prix, ou encore un réseau de mobilité durable permettrait au travailleur.euses et citoyen.ennes de réduire leurs dépenses en pétrole tout en permettant de se déplacer facilement et à moindre coût. Pour cela, la CSC wallonne demande à ce que la Wallonie élabore un grand plan régional de transition juste à l’horizon 2050.
Pour accompagner ce plan régional, la CSC wallonne demande à ce que des plans sectoriels soumis à la concertation soient créés afin de pouvoir anticiper au mieux les changements au sein de chaque secteur et qu’ils soient articulés sur le plan national et européen afin d’éviter la fuite des activités vers d’autres pays ou régions.
Bien sûr, au niveau des entreprises, de tels plans doivent être pensés et ce avec les travailleur.euses des entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, car ces derniers sont les mieux placés pour connaître et anticiper les évolutions du travail lorsqu’il s’inscrit dans une telle transition. La CSC appuie sa demande en plaidant pour que de tels plans soit élaborés non seulement dans chaque entreprise du secteur privé et public, mais aussi dans chacune de ses filiales établies à l’étranger et qu’elles réalisent un bilan environnemental.
La CSC wallonne plaide également pour que chaque entreprise de plus de 50 travailleur.euses ou plus, y compris ses filiales établies à l’étranger, réalise un bilan carbone de ses activités, et ce en incluant les scope 1, 2 et 3, et le soumette au dialogue social.
Pour aider à ce que ces plans soient mis en place et suivis d’effets, la CSC souhaiterait qu’un réseau de conseiller en transition juste/environnement soit créé à l’instar de ce qu’il existe déjà en Flandre. Ces conseiller.ères doivent évidemment pouvoir mener leur mission de manière indépendante et devront pouvoir être outillés et disposer de temps suffisant pour assumer cette mission.
Comme déjà évoqué plus haut, notre organisation estime que l’indicateur du PIB ne peut correctement représenter l’état de la qualité de vie des citoyen.nes, la place qu’occupent les inégalités ainsi que la qualité de nos emplois ou encore de l’environnement. Nous souhaitons donc qu’un nouvel indicateur soit développé, prenant en compte ces facteurs précités ainsi que d’autres, énumérés dans les lignes de force du congrès de manière exhaustive.
En parallèle à toutes ces recommandations et demandes, la CSC wallonne pense qu’il est absolument nécessaire de développer un réseau de mobilité qui soit abordable et accessible facilement pour chaque citoyen.ne de notre région, en prenant en compte les spécificités de notre société (personnes à mobilité réduite, personnes âgées, familles avec poussettes, etc). Pour ce qui concerne le transport des marchandises, il faut penser ce dernier de manière multimodale afin d’optimiser les émissions à la baisse. Un observatoire de la mobilité devrait être créé pour accompagner ces réflexions et ces changements.
Pour ce qui est du financement de la transition vers un modèle bas carbone, la CSC wallonne estime que les investissements privés ne suffisent pas et qu’il convient de mettre en place une véritable banque publique au service de la transition juste. En effet, ce financement implique la génération de profits modéré à long terme, ce qui ne coïncide pas avec la recherche de profits élevés à court terme du secteur privé. Nous pensons donc qu’il y a une nécessité de disposer d’acteurs publics forts, dont une banque publique ayant une stratégie différente que celle de la plupart des acteurs du secteur privé.
En parallèle, nous pensons que les autorités et structures publiques, grandes consommatrices de biens et services, devraient veiller à ce que des clauses environnementales, sociales, fiscales, alimentaires, … soient intégrées dans les marchés publics. La CSC wallonne invite ses délégué.e.s à négocier de telles clauses dans les entreprises du secteur privé, et ce dans toutes ses filiales et sur toute la chaine d’approvisionnement.
Notre organisation plaide pour que les aides aux entreprises soient conditionnalisées afin que des bénéfices se soient pas générés au profit d’actionnaires, que les normes sociales et environnementales soient respectées et que la transparence fiscale soit garantie. Les accords de branches doivent aussi pouvoir être revus en impliquant les syndicats dans les discussions car leur configuration ne favorise pas spécialement une baisse des émissions.
Enfin, puisque le modèle économique dans lequel nous vivons n’est pas durable, nous pensons qu’il est nécessaire de non seulement diminuer notre demande en matières premières, mais aussi de tenter de garder les matières le plus longtemps possible dans le cycle de vie des produits. Cela passe pas le développement d’une économie circulaire qui permettrait par ailleurs de relocaliser et de souder les entreprises wallonnes.