Cyclistes, roulez couverts!
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1 septembre 2022Dans une société où les prix de l’énergie explosent, où le réchauffement climatique se fait de plus en plus palpable et où la crise sanitaire modifie nos comportements, le vélo est-il une alternative crédible pour remplacer nos voitures dans les trajets quotidiens? Réponse toute en nuances…
Nous sommes aujourd’hui moins de 2% de Wallons à utiliser notre vélo pour les trajets domicile-travail. Même pour les trajets inférieurs à 5 km, la voiture reste encore fortement utilisée. A titre de comparaison, la proportion de cyclistes quotidiens atteint 36% aux Pays-Bas, 23% au Danemark et 4% en France.
Chez nos voisins européens, la pratique du vélo n’est pas tombée du ciel, mais est le résultat de politiques publiques qui impliquent une transformation des infrastructures, mais aussi l’implication des pouvoirs locaux et des employeurs.
C’est pourquoi l’actuel gouvernement wallon a fait de l’augmentation de la pratique du vélo utilitaire est un axe fort de sa Déclaration de Politique régionale, avec un objectif d’augmentation de la part modale du vélo de 1 à 5% d’ici 2030.
Une demande de mobilité en hausse
Dans tous les scénarios du futur de la mobilité, la demande de transports augmente. Cette demande peut être divisée en temps de transports, nombre de kilomètres parcourus et nombre de trajets. Des études montrent que nous nous déplaçons en moyenne 1 heure par jour et par personne, une moyenne identique à celle des années 50. Ce qui a changé, c’est la distance parcourue et les émissions de GES (gaz à effet de serre) produites. Pour faire bref, nous sommes passés de 5 km à pied en moyenne par jour à 50 km en voiture.
L’enjeu pour 2030, et encore plus pour 2050, est d’éviter les déplacements inutiles et de changer – en mieux – nos habitudes de transports. Un rapprochement des lieux de travail des domiciles est l’une des mesures indispensables à la mobilité de demain. Les centres-villes montrent également la marche à suivre en diminuant drastiquement la place de la voiture.
Toute une gamme de vélos
Dans ce cadre-là, c’est le vélo qui a le plus gros potentiel de report modal depuis la voiture. Pour les lieux de travail situés à moins de 5 km du domicile, le vélo traditionnel est une alternative plus que crédible. Le rayon peut même monter jusqu’à 15 km avec un vélo à assistance électrique, tout en restant dans des temps de transport raisonnables.
En ce qui concerne le transport d’enfants ou de charges, il existe aujourd’hui un panel assez varié de modèles entre remorques, sièges enfants et surtout vélos-cargos. Ces vélos équipés de batterie peuvent facilement transporter deux enfants et/ou des charges importantes. Des services de livraisons en ville ou même des services postaux commencent à utiliser déjà ces modes de transports pour la distribution.
Le vélo est aussi une réponse pour les régions plus reculées et les campagnes. Les distances de plus de 15 km peuvent être parcourues au moyen du speed-pedelec qui atteint une vitesse de 45 km/h (assimilé à un scooter sur la route) ou même du vélomobile, sorte de vélo aérodynamique très rapide. Ces deux types de vélos s’insèrent mieux dans une circulation de campagne où les vitesses sont plus importantes qu’en centre-ville. La combinaison train-vélo multiplie encore les possibilités de déplacements.
Pour stimuler la pratique du vélo, il faut donc créer un «système vélo» via les politiques publiques, l’aménagement d’infrastructures, des points de réparations et la baisse des prix de certains modèles de deux roues.
Un potentiel certain
Alors non, le vélo ne peut remplacer totalement la voiture pour nos trajets quotidiens, mais il a un potentiel de progression certaine. Il répond aux trajets citadins, de transports de charges et même pour les milieux ruraux. Il est donc une alternative crédible et indispensable à la voiture pour nos échéances de réductions de GES d’ici 2030 et 2050. A vos pédales !