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22 janvier 2020Le chômage nuit à la santé, oui mais à quel point? Avec l’appui de la FEC, les Travailleurs sans emploi de la CSC ont commandé l’an dernier une enquête sur la santé des sans-emploi. Outillés de ces enseignements, les militant.e.s Travailleurs sans emploi de la CSC partent à la reconquête de leur droit à la santé.
Le 17 octobre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la pauvreté, plus d’une centaine de personnes sans emploi ont eu à Namur un premier aperçu de résultats de cette enquête réalisée par la Chaire Travail-Université, en collaboration avec les TSE et la FEC.
Près d’un millier de personnes sans emploi (chômeurs, bénéficiaires du revenu d’intégration sociale, d’indemnités en raison de leur état de santé ou sans revenus) ont répondu entre avril et juin 2019 à un questionnaire d’évaluation de leur état de santé aux niveaux physique, mental et social.
Il en ressort que plus l’âge augmente, plus la proportion de TSE se déclarant en mauvaise santé augmente, avec une nette augmentation à partir de 40 ans. 43% des participants à l’enquête considèrent que leur état de santé s’est détérioré depuis qu’ils sont sans emploi.
Les problèmes de santé les plus cités sont les douleurs musculaires (44%), la dépression (37%), la migraine (31%). Il faut relever que ces trois problèmes de santé sont également ceux qui viennent en tête dans les enquêtes qui portent sur la santé de la population générale belge.
Impact sur la santé ‘sociale’
Parmi les différentes catégories de TSE, ce sont les plus qualifiés qui se plaignent le plus d’un état dépressif. 31% des TSE affirment qu’ils ne sont pas du tout optimistes quant à l’avenir.
Le fait de ne pas avoir accès au travail rémunéré a un impact important sur la santé sociale (le fait de se sentir ou pas exclu de la société). L’enquête montre que la moitié des participants (49%) estiment que leur vie sociale s’est dégradée depuis qu’ils sont sans emploi, et cela même s’ils sont relativement nombreux (71%) à partager le sentiment d’être soutenu par leur entourage. 74% des TSE ont des discussions plus ou moins fréquentes avec leur entourage au sujet de leur recherche d’emploi. Ces discussions provoquent de la gêne chez 37% d’entre eux, et de l’énervement chez 23%.
La FTU a également étudié l’impact de l’absence d’emploi sur l’accès aux soins de santé. 41% des TSE reportent toujours ou régulièrement les visites chez le dentiste, 41% chez le spécialiste et 31% chez le généraliste. L’alimentation joue un rôle important sur l’évolution de la santé. Les chiffres de l’enquête ont de quoi inquiéter car la moitié des TSE (49%) ont répondu que leurs habitudes alimentaires ont été impactées depuis la perte de leur emploi.
La détérioration de l’état de santé résultant de l’absence d’emploi a elle-même une influence néfaste sur la recherche d’emploi: 40% estiment que leur état de santé les empêche actuellement d’occuper certains emplois.
A l’aune de ces résultats, les TSE comptent bien relayer auprès du monde politique leurs revendications en vue de mettre en place les mesures nécessaires pour préserver le droit fondamental à la santé.
Les résultats complets de cette enquête peuvent être consultés ici.