Revenus précaires… vie trop chère!
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7 octobre 2022Des stéréotypes, il y en a sur les femmes, les étrangers, les vieux,… Personne n’y échappe ! Sauf que… des stéréotypes on passe aux préjugés, et puis aux discriminations. Imaginez combien on serait puissants si on faisait tous rempart. C’est le message de cette vidéo de sensibilisation produite par la Cellule Diversité de la FEC.
Des « petits stéréotypes anodins », on passe souvent aux préjugés pleins d’affects, et puis aux discriminations illégales. Discriminer, c’est traiter différemment une personne ou un groupe de personnes, sans pouvoir le justifier de manière raisonnable et objectivable.
Parfois aussi, ces travailleurs et travailleuses ciblées ont le sentiment d’être harcelées et humiliées chaque jour, car elles doivent subir dignement ces «petites blagues pas bien méchantes».
Mais comment sensibiliser à cette escalade oppressante, sans se contenter de rappeler des évidences qui ne font rien avancer, à savoir que «c’est mal de discriminer»? Comment marquer les esprits sur un sujet aussi sensible sans être trop lisse, ni se transformer en éléphant dans un magasin de porcelaine? En bref, trouver un concept à la fois non-moralisateur et humoristique, mais qui fout une claque, c’est possible? Oui ! Et la cellule Diversité a trouvé cette idée chez CEFA Onlus, un organisme italien qui œuvre au quotidien en faveur de la solidarité.
Après avoir reçu l’autorisation de s’inspirer de cette idée innovante et audacieuse, la cellule de lutte contre les discriminations a imaginé des scénarios adaptés au domaine du travail et s’est mise en quête d’acteurs dynamiques et expressifs. Au total, c’est pas moins de 11 comédiens d’un jour qui se sont prêtés à l’exercice ! Des collègues, des délégués, des amis… Chacun.e ayant déjà expérimenté de près ou de loin les stéréotypes, préjugés et/ou discriminations. Et la technique choisie ici, c’est précisément d’ouvrir le bal en se faisant passer pour des éléphants dans un magasin de porcelaine. Excepté que ce ne sont pas les oppresseurs qui jouent les éléphants, mais bien les oppressés eux-mêmes, face caméra!
Tang, Hannane, Dominique, Christelle et les autres
Tang est un cuisinier asiatique et il se présente en affirmant, sourire aux lèvres, qu’il est occupé à cuisiner du chien, du chat et du pangolin ! Car le covid, disons-le, c’est un peu sa responsabilité.
Hannane, vendeuse de vêtements, est voilée et ça dérange, par contre Emilie n’a pas eu d’autre choix que de porter des foulards pour cacher son crâne lorsqu’elle se battait contre un cancer.
Dominique travaille dans l’informatique, mais à plus de 50 ans, il est considéré comme le papy de l’équipe.
Christelle est de très petite taille, et dans ce monde de grands, au beau milieu d’un hangar de stockage, elle aimerait être à la hauteur, mais…
Doris est en surpoids et elle est candidate pour un poste, mais face au recruteur et entourée de paquets de biscuits, c’est la bouche pleine qu’elle se déclare « affamée de travail ».
Mathieu est noir et élagueur donc pour monter aux arbres, aucun souci ! C’est lui qui gère !
Thomas est homosexuel, et visiblement seules les portes des salons de coiffure et de la mode seraient susceptibles de s’ouvrir pour son profil. Il se questionne donc sur son avenir professionnel.
Emeline a presque dû jurer au directeur de l’école où elle enseigne qu’elle ne tomberait plus enceinte, et finalement… « oups »
Richard est délégué syndical, forcément pour boire de la Carapils sans travailler et en étant protégé du licenciement.
Steven est néerlandophone et bien sûr il a de l’aversion envers ces fainéants de wallons, donc il s’assure de les faire travailler.
Blaguer, c’est tout un art
A mesure que les situations s’enchaînent, les réactions des spectateurs sont de plus en plus dubitatives car ça semble trop gros, trop fort. On peut en sourire, parfois en rire, mais au bout d’un moment on se sent offusqué et interpellé. Et c’est précisément ça l’objectif recherché.
Ensuite, coup de théâtre. Les personnages de la vidéo rient à pleins poumons des idioties qu’ils viennent de lâcher et d’incarner, pour mieux les dénoncer en vérité… Car bien sûr, dans la seconde partie, ils reviennent au sérieux et rappellent combien la Belgique est riche de ses multitudes de différences et de sa diversité de langues, d’origines, de couleurs, de croyances et d’histoires de vie.
Et pourtant, face aux préjugés, nous nous taisons. Face à la bêtise humaine, nous nous faisons petits. Il vaut mieux ne rien dire, plutôt que de se mettre ses collègues à dos, plutôt que de jeter un malaise pendant le repas de midi, plutôt que de contrer l’éternel «de toute façon, aujourd’hui on ne peut plus rien dire ! Avant au moins on pouvait rire de tout ! » Sauf que blaguer c’est tout un art, alors que discriminer est un fléau qui ne devrait faire rire personne. Par notre inaction, nous ne réalisions pas que tacitement, c’est comme si nous cautionnons ces propos, ces idées et ces valeurs. Et en donnant l’impression que nous validons, nous contribuons à faire le lit des discriminations.
La conclusion de cette vidéo, c’est donc d’encourager à parler, à réagir, à prendre conscience que lutter contre les discriminations est une responsabilité collective et partagée. Ce n’est pas aux victimes de tout porter : le poids des agressions et la responsabilité de changer les mentalités. Car ces mots, ces phrases subies, ces bruits parfois, font mal. Et bien loin de réclamer de la pitié, les acteurs nous rappellent que ce qu’ils veulent, c’est simplement les mêmes chances que tout le monde, travailler et se sentir bien au boulot, ne pas avoir à subir ces blagues et remarques humiliantes. D’autant plus que la cible des préjugés et des discriminations n’est pas immuable. Elle est susceptible d’évoluer, de changer de bouc émissaire, de s’exacerber avec le temps si nous n’y prêtons pas attention. Aujourd’hui, certains profils sont visés, mais demain ça pourrait être d’autres, et un jour, ça pourrait être «toi». C’est pourquoi défendre notre diversité avec ferveur, et nous montrer unis à l’intérieur de nos différences constitue un défi majeur mais précieux pour notre avenir. Car c’est ensemble qu’on y arrivera.
- Si vous vous sentez discriminé au travail ou dans la recherche d’un emploi, contactez la cellule Diversité: diversite@acv-csc.be ou signalez votre discrimination, même sans preuve: https://www.lacsc.be/services/services-sur-mesure/victime-d’une-discrimination